lundi 27 août 2012

Le développement friable

Le souvenir fait durer, peut-être pas le plaisir, mais son empreinte éphémère dans la chair. Car la vie est une étourdie qui passe son tour. Elle est sotte à mourir, gaspille son temps à des feux de paille. Ne la sauve qu'une mémoire incertaine qui s'applique à réciter des fables.
La vie échoue dans les grandes largeurs, ne pénètre pas les cathédrales, pyramides et autres bidules des hommes fouettés par la terreur. La vie tourne le dos au développement durable. Elle est venue, elle a vu, elle n'a rien vaincu.
Le souvenir est son meilleur outil. Ce couteau de poche tente le pari insensé de la durée, réconcilie les géographies du présent et du passé, hachure la région comme un seul continent. Il travaille dans le développement friable. Il meurt avec le dépositaire de son mystère.
La mémoire est une nanotechnologie, située au coeur du for intérieur. Elle y stocke nos petites économies de fourmi. C'est le meilleur artifice connu pour prolonger le cours fugitif d'une vie.
Plus performant que toutes les médecines réunies: les bavardages de l'art ou les échafaudages de pierre. Ces thérapeutes de toile et de sable, de sac et de corde, font semblant de nous faire signe. On n'a jamais compris le cri de la pyramide d'Egypte.

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