dimanche 2 mars 2014

Le roi Resnais

Resnais s'est levé de table. Avant la fin du festin. C'est l'été. Dimanche à Providence. Une famille déjeune au soleil. Les arbres dégoulinent de lumière.
Resnais rompt la sonorité du banquet. Il doute du ciel bleu. Il se détourne de la gloire du jour. L'homme a besoin d'ombre. John Gieguld se cache pour mourir. Il s'extrait de la fête comme une bête qui sent la défaite. Le vieillard se terre dans sa demeure.
Resnais meurt comme l'admirable acteur. Avec une même pudeur. Il a défini son territoire, flairé les vraies stars, créé son cinéma, tourné d'instinct avant de s'en aller.
Delphine Seyrig dans Muriel était un don du ciel. Le roi Resnais aimait la bande dessinée. Je l'ai croisé qui farfouillait dans un rayon d'albums coloriés. Resnais, Truffaut, Rohmer. Il est tard. Reste Godard.

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