lundi 14 décembre 2015

L'adresse du domicile


La politique est un métier de blabla qui obéit à un seul postulat : la gauche gâche, la droite rate.
Le week-end avait bien commencé puisque la gauche avait gagné sa première coupe vingt et un. Hollande caracole dans les nuages des sondages. Le climat lui fait un bien fou. Abaaoud lui avait donné un coup de pouce. Avec Coulibaly et Kouachi, fins stratèges de l’Elysée, il a redoré le blason de sa maison. Les trois meilleurs conseillers du Château ont fait le boulot, lui ont même sacrifié leur peau.
Dimanche, la droite, qui ne comptait qu’un seul régional de l’étape leader de scrutin, a placé sept de ses coureurs dans l’échappée victorieuse. Elle sauve les meubles sans recueillir pour autant la franche sympathie du peuple.
La gauche rétrécit au grand lavage des suffrages. Son chef hors sol confie à son premier adjudant le soin d’occuper le terrain. Le Drian fait la démonstration qu’on peut être champion de région sans quitter son porte-avions. C’est l’un des cinq requinqués du nouveau découpage des contrées.
Le premier parti du pays n’obtient même pas les félicitations du jury. Pas d’accessit pour une formation dynamite.
L’élection est bonne fille car tout le monde gagne sur le fil. Le scrutin est pervers puisque chacun sait qu’il perd. Le peuple des régions bouscule sa représentation, dérègle les esprits, vide de sens les mots d’échec et de succès. Lundi, les partis encore groggy s’interrogent sur l’adresse de leur domicile.

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