Après novembre, ses
saints de jour férié, ses cimetières fleuris, son soldat inconnu, ses victimes
identifiées, ses tueries nazies et son Medrano écolo, voici décembre et ses
vitrines, ses cadeaux obligatoires et son sapin dérisoire, ses guirlandes et
son double gueuleton à l’horizon.
Les enfants délurés
touchent les fusils baissés des militaires postés. Cette année, le Père Noël
s’est déguisé comme ils aiment. Le soldat d’état d’urgence l’a frappé
d’obsolescence. On oublie la tunique rouge coquelicot. La panoplie kaki est
dernier cri.
Des rares balcons,
où le drapeau d’injonction s’éternise, pendouillent désormais de petits
alpinistes de maison. Ils ornent les fenêtres patriotes de gnomes à capuchons,
distributeurs de songes creux. Le chef des armées souhaiterait qu’ils soient
bariolés des mêmes trois couleurs du mois dernier.
Bref, le militaire
Noël a relevé de ses fonctions le vieux pépère tombé du ciel, encore rouge d’un
sang qui coule. Pour de vrai. Sinon, les enfants feront des rondes, un peu
comme des manifestations.
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