dimanche 18 octobre 2020

Je pleure un ami

Avenue de l'Observatoire. Vaste ciel, bouffées de verdure trouée d'ocre pâle. La clarté de juillet éblouit la demeure des antiques sénateurs. Au centre des regards, la percée vérolée d'une tour en plein bleu. On dirait le doigt de Dieu. On croise nos souvenirs d'un Mitterrand roulant dans le dernier fourré d'une improbable notoriété. On s'attable dans la pièce blanche. Fabrice sert à boire. La bouteille de Saint Julien taquine le bout des lèvres, signale au palais la succulence d'un velouté. On parle de vélo, de Meudon, de la route des Gardes, de Destouches et de Roux. On converse au salon tous les cinq. La tête grise de Fabrice s'accorde aux beiges, ivoires et blancs cassés des murs, cuirs et tissus. On paraphe les papiers d'usage. Les adieux font craquer le parquet. Les malades exercent leur métier avec un sérieux de prostituées : "J'embrasse pas."

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