mardi 13 octobre 2020

Le décousu comme un art de rue

L’adorable désordre des esprits évoque un dérangement de jouets multicolores, l’embrouillamini joyeux d’une chambre d’enfant. Le pouvoir affectionne les paysages de chambardement. Sans droite ni gauche, il boxe avec ses pieds. L’Etat marcheur use d’une pensée éparpillée, pratique le décousu comme un art de rue, se moque de la contradiction comme d’une erreur de diction. La politique réduit la vérité à son instant de clignotement, à sa brièveté d’oubli dans une lumière longue de menterie ordinaire. L’art du pêle-mêle, la science du bric à brac autorise l’épingle à cheveux idéologique, les vertiges de montagnes russes au sujet du virus. Le chef nouvellement communiste nationalise les salaires des pauvres bougres de sa démocratie populaire. La confusion règne dans l’enclos d’une nation. La confusion se distord en éphémère communion. Le méli-mélo esquisse une mauvaise solidarité de bistrots verrouillés. L’Etat est de bonne compagnie. L’Etat ne s’arrête pas en chemin, donne la main, raccompagne chacun vers son destin : un domicile et une peur. L’Etat invente une garderie, improvise une vaste crèche sans paille mais télétravail, dédommage d’une main électorale les dépossédés durables d’une débâcle nationale.

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