lundi 22 février 2010

Ils jouent

Ils sautent au plus haut, dévalent la montagne, serpentent au milieu des sapins, rayent la glace de leurs patins. Ils jouent, canon contre la joue, trouent la cible de fête foraine.
Ils jouent dans la cour de Vancouver, sous un ciel bleu de grande récré. Ils jouent dans un monde sérieux où la terre tremble, la mer gronde et l'homme tombe. Ils jouent pour l'octroi d'une médaille, pour la gloire d'un sacre inutile. Ils jouent à la guerre comme des gosses ignorants des vraies gravités meurtrières. Ils jouent pour un bon point, un tableau d'honneur, les félicitations du jury et le palmarès de la cérémonie des prix.
Les Jeux sont une école buissonnière taillée dans la neige. Ils réinventent les rituels surannés d'une méritocratie théâtralisée. Nos speakers nationaux crient leur chauvinisme à pleins micros. Ils voient des bleus partout franchir la ligne blanche en vainqueur. Ils commentent à tue-tête leur délire tricolore.

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