dimanche 17 janvier 2021

Assange est seul

Dans sa geôle, Assange est seul. Les tireurs du monde libre l’ont en joue, le laissent pourrir dans un trou. La démocratie est une gardienne d’immeuble. La démocratie revient de suite. La transparence est dans l’escalier. Tarde à se manifester. Le silence des médias témoigne de la vitalité de ses valets. Dans sa geôle, Assange est seul. Il ronge un songe. La vérité. N’en démord pas. Assange est incarcéré pour du lourd, pas du véniel mais du mortel. Dans la doublure de son blouson, on a trouvé des stupéfiants, des doses hallucinantes de vérité. Le hacker sait que la vérité se paie dans une monnaie d’horreur, le même dollar que les crimes américains d’Irak et d’Afghanistan. Dans sa geôle de haute sécurité, Assange est seul, parmi les terroristes embastillés. Wikileaks était un rêve de gosse, une manière de dire, de ne pas mentir, d’avoir des yeux pour les ouvrir, de se tenir devant les exactions guerrières. Le tort d’Assange était de croire aux valeurs d’une démocratie d’apparat, qui se conduit comme une malpropre, sans la moindre éthique dans sa quotidienne pratique. Aucune belle âme à sourire marketing, pas même Obama, aucun chef d’Etat d’Occident, drogué à l’humanisme et à la fraternité, n’a bougé le petit doigt. Assange est malade, n’est plus très solide. Il dépérit dans un bagne du Royaume-Uni, s’étiole dans un cachot de temps médiévaux. Assange est le torturé exemplaire des chienneries ordinaires de la guerre. Assange est un supplicié de la démocratie, un condamné à mort de la vérité. Cela fait maintenant dix ans. Cela ne peut pas durer cent sept ans.

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