mardi 5 janvier 2021

L'abaissement d'une nation

Les frontières sont des accidents administratifs. La géographie fait fi des lignes de paperasserie. L’abattage des haies est un dogme de pensée fédéraliste. La concurrence, cette jalousie des pays, est un moteur de croissance établi. La comparaison de ses nations est le mètre étalon, l’outil de mesure qui valide les connaissances, qui distingue les performances. Ce corps de doctrine libéral, unanime à Bruxelles, ne s’applique qu’en temps de paix, qu’aux heures de calme olympien, de sieste européenne. En période de guerre, de sauve-qui-peut, d’hostilité virale à qui mieux mieux, on nationalise le capitalisme illico presto. Le communisme est réhabilité sans débat, à l’unanimité, imposé manu militari à Bercy. Le salariat d’Etat généralisé est d’ailleurs accueilli comme un kit de survie providentiel. Cette fois, la pétaudière macronienne a donné sa pleine mesure. L’impéritie du pouvoir s’est révélée inventive, imaginative dans ses menteries, bigarré dans ses manquements. Les épisodes calamiteux se sont succédés comme des fatalités climatiques, mécaniquement répétées. Devant l’ahurissant fiasco de la vaccination, l’Etat réfute les comparaisons internationales, ferme les frontières de la raison, installe une chape de plomb obscurantiste sur son inaction, masque la vérité, abolit les faits. Avant de mourir, j’aurai connu une fois dans ma vie, j’aurai ressenti dans ma chair l’humiliation, l’abaissement d’une nation.

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