mardi 3 décembre 2024

Motion de censure

C’est écrit dans mon patronyme. Il me destine à la rature, au bref repentir de guillotine. Dans la maison du peuple, j’entends mon nom et ses aléas d’alinéa. Les sheriffs d’hémicycle dégainent l’article qui braque le débat, qui provoque le mot pour dire veto. Motion de flétrissure, qui fane un budget, qui fripe un projet. Motion de censure. La biffure parlementaire est un coup de gomme sur un texte délétère, le couperet qui tranche un corps de phrase. L’auteur taillade son ouvrage à longueur de labeur, en élague les langueurs. Sur la page blême, il ne cesse de pratiquer un blâme de lui-même. L’auteur proscrit plus qu’il n’écrit. Il signe à chaque clic une nouvelle motion de mort, une nouvelle censure de ses tics d’écriture. Il se renverse à tout moment, comme un gouvernement, de ses propres crocs en jambe.

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