dimanche 1 décembre 2024

Le confetti d'appartenance

La vie d’aujourd’hui se résume à ses clics. On accomplit des tours de périph au ralenti, ceinture bouclée, à zapper des trognes de télé. On a appris à lire. Mal. On a appris à compter. Mal. Pour en arriver là, à presser un bidule qui exhibe la bouille enfarinée d’un comité Théodule au complet. Comme on joue sur terrain plat, on désigne le nivelé de télé par le mot « plateau ». Ces temps-ci, je suis surpris qu’on y convie n’importe qui. Hier ou avant-hier, deux pensionnaires normalement à rond de serviette, je veux dire à rond de rosette, ne portaient pas la tache de rouge, le confetti d’appartenance au revers de la veste. Or le diable, comme les révolutions, se cache dans les broutilles. Heureusement, la guerre en Europe nous impose le crachoir de généraux au rancart pour instruire les ignares. Ces quarterons de médaillés demeurent conformes aux prescriptions de jadis : cravate de couleur, Légion d’honneur, mouchoir ostentatoire. A se demander d’ailleurs s’il n’y a pas un concours interne à l’institution, une rivalité entre ces hauts gradés pour rafler la mise de la pochette mousseuse la plus voyante, le petit bout d’étendard le plus criard.

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