mardi 14 décembre 2010

Zéro papier

Journaux ajournés. Kiosques dénudés. Kiosquiers désertés. Les coins de rue inaugurent l'ère du zéro papier. Le sensuel cérémonial du journal est une sale habitude. L'addiction au papier est prohibée. Opérations mains propres. L'encre de l'imprimé ne tatouera pas les doigts. On boira son café sans la mouillette symbolique des encombrants feuillets.
Bref, les quotidiens absents divorcent de leurs clients. Faute au méchant syndicat. Faute de trop qui célèbre le nouveau dieu numérique, la mise au net Internet et ses tablettes de Noël.
Les braves grévistes accélèrent la grande braderie du papier. La mort des journaux imprimés hante les trottoirs comme les vagabonds couchés sur la chaussée, en panne d'espoir. On les balaie par pelletées. Leur non-développement n'est plus durable. Avec ses dernières feuilles d'automne, la démocratie rit jaune.

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