jeudi 23 décembre 2010

Beaujolais

Dans le Beaujolais - Morgon, Brouilly, Saint Amour -, il y a un goût éraillé, nourri d'humanité. Vins de misère disent les délicats du parfum, les snobinards du pinard, les aristocrates du picrate.
Vins de rapicolante nature, bien dans leur chair, à l'ivresse buissonnière, exquisément canaille. Le Beaujolais entretient la camaraderie de verre, la franche amitié des bouts de nappe. La rasade de comptoir, en forme de bourrade, est un pacte sensuel avec le ciel. Le Beaujolais donne des ailes aux bouches indécises, des armes aussi à la traîtrise.

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