mardi 15 février 2011

En attendant l'Amérique

La seule révolution qui vaille, c'est celle de la croissance économique, de la création de richesses, de la folie des grandeurs entrepreneuriales. La rhétorique du "dégage !" divertit les émeutiers. Elle illusionne sur la liberté. Elle ne suffit pas. Car les mots se cognent à l'inertie des choses. Ils rêvent tout haut. Les mots ont besoin de capitaux pour ébranler le statu quo. Or les révolutionnaires du Caire se heurtent à la misère de leur terre.
Le capitalisme à gros cigares attend son heure, celui du dynamisme de l'argent, celui qui rompt avec la tradition des conservatismes, avec la sale manie du despotisme oriental. Il casse la culture ancestrale du temps long, impose le diktat du désir immédiat, élargit le cercle des rassasiés, fabrique une radicale pauvreté. L'Amérique de Barack se substitue à la vieille Egypte de Moubarack. L'Europe s'éloigne de la Méditerranée pour ne pas gêner. Fini les grands récits: elle fait tapisserie.

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