jeudi 3 février 2011

Mort à crédit

Je lis "Mort à crédit". Avec rien, ces lignes de génie, je suis bien. Je me délecte d'un texte en bataille, scarifié de trouvailles en pagaille. J'y revois papa, calé dans son fauteuil de velours jaune, sourire en douceur et rire de bon coeur. Céline est une gourmandise, une féerie exquise. Il raconte son enfance. Il fonce dans la langue, la défonce, tisse une dentelle délicate. Les mots sont des vitraux de poésie.
Je suis accueilli en seigneur à bord du Folio, pur bonheur d'artiste. Papa me précède dans le rafiot de la mort. Il s'est isolé pour bouquiner tranquille.

Aucun commentaire: