mercredi 2 février 2011

Le syndicat des princes

Ils sont dictateurs, ministres de pays libres, amis des puissants ou fortunés du capitalisme. Ils se côtoient au voisinage du luxe le plus criard, se coudoient sur des destinations ruisselantes de pognon. Ils s'apprivoisent d'un regard, se reconnaissent à leur rictus de contentement, s'identifient à l'air blasé des gens bien nés. Ben Ali, Moubarak ? Connaissent pas, perdus de vue.
Ils sont riches en riads, villas et demeures de pachas. Ils jouissent des faveurs d'éphémères gouverneurs. Ils parlent du peuple, en son nom, à sa place, avec superbe et flamboyance. Ils forment une petite communauté solidaire avec les trains de vie d'enfer et les poignes de fer.
Ce syndicat des princes craint le déclassement, la fin des privilèges, comme la peste. C'est pourquoi il se cramponne, se recroqueville sur ses trophées de caste. Le statu quo prévaut sur toute autre considération. On agrémente les mesures d'austérité de jolies fables aux tournures vertueuses. Bref, les pieux discours sur la démocratie n'ont d'autre objet que de divertir la galerie.

Aucun commentaire: