mercredi 30 mars 2011

Rivages de Syrte

On s'approprie des mots qui ne nous appartiennent pas. On s'étonne à ouvrir la bouche, à parler d'une guerre sur les rivages de Syrte. On ahane les nouvelles en rafale des médias d'en haut. Nos phrases ont pour sujets des termes nouveaux: coalition, rebelles, loyalistes, groupe de contact, frappes aériennes. Nous sommes les perroquets des faits et méfaits guerriers.
On est embringué dans une histoire qui squatte l'imaginaire plat des conversations de bistrot. On commente dans le vide, loin des bombardements du moment. On ne comprend rien à ce qui se passe. On est ballotté au gré des journaux télévisés. Nous errons dans une transparence difficile, sans égard ni regard pour les chairs violentées.

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