vendredi 18 mars 2011

Transparence

Le mot "transparence" est dévoyé. Il est employé à toutes les sauces par les politiques et les industriels. C'est un mot magique dont les décideurs se servent pour briguer bons points et croix d'honneur. Il semble garantir une vague éthique. Stratagème de communicateurs, un peu menteurs sur les bords.
Bref, la transparence est galvaudée au point de perdre son sens. Dans Le Monde daté du 19 mars, M. Proglio - qui signe "PDG d'EDF" -, achève son plaidoyer pro domo avec solennité : "Les Français...attendent de nous de la responsabilité et encore plus de transparence". On se demande sur quelle échelle de Richter se meut la transparence. A quel niveau de notation elle est soumise. On songe à Coluche qui jadis raillait la publicité des lessiviers : "Plus blanc que blanc: transparent !". Mais M. Proglio, sérieux comme un pape, va plus loin avec son "plus de transparence".
Autrement dit, la transparence est une nostalgie de la vérité. Voire une parade langagière destinée à l'occulter. Ou mieux encore: une parfaite stratégie d'évitement. L'information, comme l'eau vive, est transparente ou pas. Il n'y a pas de demi-transparence ou de super-transparence. Les roueries de la communication n'ont alors d'autre objet que de barrer l'accès à la vérité. Une et nue.

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