lundi 14 mars 2011

Carton gris

Rugby d'ennui, rugby puni. Les lignes arrière ressemblent au pack de devant. Le muscle dicte sa loi de plomb. Les trois-quart jouent arrêtés un rugby de tranchée. On dirait du jeu à treize. Ce rugby formaté, corseté, sans idée, assomme le public, enquiquine les joueurs eux-mêmes. Ils labourent la pelouse comme des percherons, des tâcherons d'usine. On rêve d'éclat, de générosité, de vivacité, de fantaisie, de jonglerie, d'espièglerie. Liévremont tourne en rond. Villepreux reviens ! Réinvente le beau jeu. Gros, lourds et maladroits, nos malabars d'opérette s'égaient sans joie sur le terrain. Après la débâcle australienne, le rugby tricolore est mort une deuxième fois à Flaminio. Samedi sur France 2, l'Italie - qui joue pourtant si peu au rugby - nous a infligé un mémorable camouflet. L'équipe qui, de bon coeur, se prive d'Imanol Harinordoquy, mérite son carton gris.

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