jeudi 22 décembre 2011

A cause du rouge

La peinture vire au carnage, trop dure pour l'antique carcasse. Staël, que rien n'apaise, se jette dans la fournaise. A cause du rouge, il se donne au feu d'une mauvaise fée.
"J'ai besoin de cette fille pour m'abîmer". La lumière, il n'en voit pas la couleur. La main en perd son latin. C'est une sorte d'idiot que tente "le galet d'Agrigente".
A cause du rouge, il s'incarcère dans la prison du père, dans un concert d'instrumentale Russie, désert d'ici où rien ne bouge. A cause du rouge, de Jeanne qui passe, d'Antibes à Grasse, entre deux caprices.
Dieu ne sait pas compter. Encore moins diviser. Il est nul en calcul. Dieu n'additionne ni ne retranche. Au besoin, il multiplie les pains et les matins. Il procède par nuées, guette l'heure oblique, donne et pardonne en bloc.
A cet instant, Staël est cerné par la gloire d'Amérique. Il est cerclé d'un amour chimérique. Il peint en merveilleux bûcheron du vermillon. A cause du rouge, il peint Jeanne, la femme accidentelle, comme un paysage de steppe.
"Je réglerai les choses doucement et d'une façon très clairement définitive".

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