mercredi 4 avril 2012

Crépu, Céline et Proust

Le directeur de la "Revue des deux mondes" exprime un triste point de vue sur la littérature. Il s'émerveille du génie poétique de Louis-Ferdinand Céline pour mieux rapetisser l'admirable travail d'artiste de Marcel Proust. "Lu de près, à côté de la dentellerie célinienne, Proust en ressort quasiment vulgaire...". Les deux grands écrivains surplombent les lettres françaises du vingtième siècle. Or c'est une idée de géomètre que de frotter leurs oeuvres l'une à l'autre, de comparer deux styles, deux grâces d'écrire inimitables.
Notre époque est malade de la compétition. Epargnons aux oeuvres d'art le jeu puéril d'une concurrence de cour de récréation. Céline et Proust ont des biceps flagrants. Inutile de les mesurer. L'art des mots diffère d'une foire aux bestiaux.
Si d'aventure j'empruntais à M. Crépu sa méthode réductrice, je taxerais volontiers Céline de préciosité. En regard, la phrase de Proust brille à mes yeux d'une transparente simplicité.

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