dimanche 30 décembre 2012

Tweet

Bref. Comme l'amour clandestin d'un Sofitel. Entre deux portes. Bref. Comme le chant du signe. Sur le pouce.
On tweete à la hâte. On éructe une humeur. On crache sa poignée de syllabes. On se débarrasse d'une phrase comme d'un pardessus. On se plaît à l'abrégé. A la nudité, à la nullité.
L'écrit preste évacue Proust. Vide à l'entrée le désaxé de la syntaxe. On ne recherche ni ne développe. On taille du temps court à l'état brut. On s'abandonne à la tyrannie d'un infantile gazouillis. Borborygme expressif. Cri primal, onomatopée de nouveau-né.
Le tweet squatte la tête. Contingente la page blanche. Formate l'épanchement du moi. L'esprit, à défaut d'infini, se caricature en deux lignes.

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