vendredi 2 novembre 2012

Le trou du centre

Le milieu a fait long feu. Le coeur se meurt de tiédeur. Le centre s'est fait plus gros que son ventre. Le centre a fui à la périphérie. C'est un point de géométrie, une vue de l'esprit, une fantaisie.
Le centre est incarné par le pontife du moment, le chef élu du peuple émotif. Le président de la nation se situe au centre, par définition. Le fait majoritaire l'installe à mi-chemin, au milieu des idées du scrutin.
Au centre est la demeure d'une balle. La vie politique consiste à shooter dedans. Dès lors que la partie se joue, le centre est vide.
En attendant Borloo comme on poireaute avec Godot. Le centre est un ciel sans Dieu, un espace silencieux. C'est un lieu de transit, une ligne d'horizon pour l'orientation. C'est un pli qui démarque la partie droite de sa jolie gauche.
Bayrou est tombé dans le trou du centre. Après Giscard, sans espoir de pouvoir. Trou noir de l'histoire. Car le centre conduit à l'amertume des grandes solitudes. Faute de troupes, ses chefs sont narcissiques. A scruter leur nombril, ils choient dans un puits, chutent dans l'imaginaire, comme les ivrognes sombrent dans l'alcool, s'oublient dans l'éther.
Il n'a pas de place pour le centre. D'où le rituel ordinaire de ses penchants suicidaires.

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