vendredi 9 novembre 2012

Une main de bénédictin

Novembre ravive le chagrin. On oublie les rois de fantaisie des dernières décennies. Le défunt du jour, c'est de Gaulle et son drôle de corps.
Il a quitté la maison. Quarante-deux ans qu'il pleut dedans. Les tuiles dégringolent. On attend que quelqu'un rafistole. Nous manque un travailleur grandeur nature, un bâtisseur de toiture. Les missions d'intérim sont ruines des nations.
De Gaulle est ordinaire jusque dans sa mise en terre. Il fonde un ordre, dira Malraux. Il ne veut rien, voit le vide. Il a la force de ne pas désirer. De Gaulle échafaude une république gothique. Il a taillé l'édifice d'une main de bénédictin.

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