lundi 26 novembre 2012

Le petit lieutenant

Pas de commission des recours mais un appel au secours. Juppé, chef de mission bidon, tend la main à Fillon qui a pris un bouillon et qui cherche un giron.
Fillon et Juppé n'étaient pas faits pour s'entendre. Le volcanique Séguin, mentor de l'un, rival de l'autre, se dressait massivement entre les deux petits lieutenants. Or Juppé, le factotum de Chirac, s'est plu à faire un geste de charité. Il sait Fillon, éternel numéro deux, en demande de protection.
Juppé soigne sa vanité. Question d'étiquette, de respect des hiérarchies. Question d'identité des grades. Juppé n'est pas sans ego: il ne parle qu'à ses égaux. Le coup de main de Juppé à Fillon s'interprète comme le dialogue de deux excellences, de deux anciens premiers ministres, de deux grands hommes à gloire similaire. La conversation au sommet excluait Copé, à moindre pedigree.
Mais Fillon et Juppé ne sont pas des chefs. Ce sont des présidents de commission. Juppé n'a jamais pu s'affranchir de Chirac. Fillon demeure le "collaborateur" de Sarkozy. Sa carrière de second tourne en rond. Juppé vieillit avec sa nostalgie.
Copé rechigne au rôle de porteur de valises. Il s'est établi à son compte. Sert, ou se sert de Sarkozy à sa fantaisie. Sa combativité rappelle l'impétuosité de Chirac à la conquête de Paris, au grand dam de Giscard. Copé roule pour Copé. Il n'a pas le profil du tout d'un petit lieutenant.

Aucun commentaire: