lundi 10 février 2014

L'au-delà

Je romps tout commerce avec Flaubert. Le récit d'artiste nécessite une forme olympique, une plénitude physique. La beauté requiert un corps entier. L'art ment s'il manque de corps.
Ma bouche endolorie suffit à distraire une sensibilité, interdit d'apprécier le dentelé policé du texte ouvragé.
On lit mal dans un lit de malade. Sans grosse santé, on rate la nécessité du sacerdoce. Le mal éloigne du missel. Mon petit volume est fermé comme un visage d'amertume.
Il est fermé pour cause d'inhospitalité. Je sens, donc je suis. Je ressens, donc je m'identifie.
Je songe au livre, à son sourire d'orange, à ses quartiers tranchés, au sang vaillant des phrases enrubannées. J'y songe comme à la sortie d'un mauvais pas. J'y songe comme à l'au-delà.


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