mardi 11 février 2014

Mais ça, c'était avant

La componction d'Obama crève l'écran de télévision. Le délié sorcier de Washington accueille un petit président emprunté, pendu à ses basques.
Le mulâtre américain condescend à faire copain copain. Un Nobel de la Paix offre l'hospitalité au guerrier de l'année. Le roitelet d'Europe bombe un torse de vanité. Le brave provincial emboite le pas du chef impérial. Il est serré dans son vêtement.
L'Amérique rime avec numérique. L'Europe n'évoque qu'une succession de flops. Dans les laboratoires de San Francisco, le tonton d'une vieille nation s'interroge sur les ressorts de l'innovation. On ne fonde pas Twitter par décret. On ne crée pas Google en partenariat avec l'Etat.
La liberté donne un coup de fouet à l'inventivité. Le dollar est partenaire de poker, jamais l'adversaire à faire taire.
Les élites de toutes les nationalités s'agrègent dans la Silicon Valley. Sur l'agenda, l'homme d'Etat a coché d'une croix le pélerinage sur la tombe de Steve Jobs. Gloire au capitalisme apatride.
On ne s'agenouille pas impunément devant les dieux d'Amérique. A trop baisser la nuque, on consent à vivre en laquais.
I have a dream. Nous fîmes un rêve, nous aussi. Un général dégingandé tenait alors la dragée haute à Roosevelt, Eisenhower, Kennedy, Johnson, Nixon. L'indépendance et la croissance définissaient la politique de la France. Mais ça, c'était avant.

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