Venir
le chercher. Depuis la révélation de l’extravagante exaction Benalla, vécue comme
un crime de lèse-majesté, ressentie comme un bon plaisir contrarié, l’obsession
d’un règlement de comptes avec une opinion frondeuse tourmente les nuits du
monarque présidentiel.
Venir
le chercher. Les tuniques fluo ont pris au mot le verbe rageur du petit
caudillo. Sans les gestes barrière d’une force légitime d’Etat, sans les gilets
pare-balle des soldats, polices et gendarmes, l’hôte rancunier de l’Elysée
aurait fui son palais. Sans ses flics dans la rue, le roi serait nu.
Sans
les flics et les soldats, les gilets jaunes l’auraient chassé de ses quartiers
d’automne. De même, ils auraient délogé de son habitat le magistrat suprême,
congédié de son mandat l’effronté du palais.
Venir
le chercher. Covid 19, autre roi, autre altesse, autre pape, petit père des
frayeurs du peuple, Sa Sainteté d’éminente saleté, a relevé le gant du meneur
démasqué, le cri du caïd de cour de récréation. Venir le chercher. Le virus a
osé.
Sans
les toubibs et infirmiers, sans les pompiers de la santé, sans les soutiers de
la société, les morts de l’impéritie d’Etat auraient jonché, davantage encore,
les ronds-points des territoires, les noirs trottoirs des cités-dortoirs. L’incurie
d’une chefferie a sauté aux yeux d’une nation ahurie.
L’humiliation
d’une dépendance tous azimuts, l’indignité du sous-équipement matériel, la honte
d’une débâcle logistique sont des ressentiments durables, de tristes passions
qui flétriront longtemps un pays jadis grandi par l’admirable commandement d’un
général visionnaire, la singulière magie d’une épopée gaullienne.
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