Il
est mort un 2 avril. Il est mort d’une maladie effroyable. Pompidou était rude
au mal. Son mandat de président fut écourté. Il accomplit le premier
quinquennat de la Cinquième République, le plus abouti. Dans « Le nœud gordien », texte
testamentaire, l’homme nous prévient : « Le fascisme n’est pas
improbable, il est même, je crois, plus près de nous que le totalitarisme
communiste ».
« La politique s'est
arrêtée à Pompidou comme la peinture au Lavandou. L'homme aimait l'auto et les
mégots. La poésie et l'industrie. Il se méfiait des grands mots. La pudeur
était sa demeure, un for intérieur, une parole d'honneur. " Dans notre
famille, on ne se couche que pour mourir ". Quarante ans qu'il nous
manque, qu'on nous flanque au balcon des premiers communiants, que font long
feu des petits morveux sans grand sérieux.
Pompidou a vingt-et-un ans.
Il griffonne à Pujol qu'il est tenté par l'opium. J'aime Pompidou, compagnon de
Poulidor et des sons du terroir. Il est facile dans les cols, à l'aise en Mai
qu'il démêle, collectionne Staël. Il est désinvolte, brillant, rude au mal. De
Gaulle : il rédige à sa droite. »
Ce texte est extrait de
« La cicatrice du brave »
(5 Sens Editions, 2017, page 73). L’ouvrage est disponible à l’adresse
suivante :
https://catalogue.5senseditions.ch/fr/belles-plumes/90-la-cicatrice-du-brave.html
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