mercredi 1 avril 2020

Pompidou

Il est mort un 2 avril. Il est mort d’une maladie effroyable. Pompidou était rude au mal. Son mandat de président fut écourté. Il accomplit le premier quinquennat de la Cinquième République, le plus abouti. Dans « Le nœud gordien », texte testamentaire, l’homme nous prévient : « Le fascisme n’est pas improbable, il est même, je crois, plus près de nous que le totalitarisme communiste ».

« La politique s'est arrêtée à Pompidou comme la peinture au Lavandou. L'homme aimait l'auto et les mégots. La poésie et l'industrie. Il se méfiait des grands mots. La pudeur était sa demeure, un for intérieur, une parole d'honneur. " Dans notre famille, on ne se couche que pour mourir ". Quarante ans qu'il nous manque, qu'on nous flanque au balcon des premiers communiants, que font long feu des petits morveux sans grand sérieux.
Pompidou a vingt-et-un ans. Il griffonne à Pujol qu'il est tenté par l'opium. J'aime Pompidou, compagnon de Poulidor et des sons du terroir. Il est facile dans les cols, à l'aise en Mai qu'il démêle, collectionne Staël. Il est désinvolte, brillant, rude au mal. De Gaulle : il rédige à sa droite. »

Ce texte est extrait de « La cicatrice du brave » (5 Sens Editions, 2017, page 73). L’ouvrage est disponible à l’adresse suivante :


https://catalogue.5senseditions.ch/fr/belles-plumes/90-la-cicatrice-du-brave.html

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