mercredi 29 avril 2020

Hoquets d'ivrogne

Le perchoir est edouard-philippard. Le maître de la rue de Varenne surplombe les hommes d’arène, plantés ça et là comme des colonnes de Buren. Il y a soixante-quinze pékins, triés sur le volet, dans l’hémicycle du palais. Ils s’instruisent des ravages de la calamité de Chine. L’homélie du sermonneur dure une heure. Le grand sachem, le meilleur sachant d’entre nous, enseigne la patience à la nation. Nous sommes tous des patients en puissance. Par définition. La loi de la pandémie est indiscutable, nous destine à l’hôpital.
L’échalas du perchoir rechigne à sourire, annonce la couleur. Toute critique est niaise par hypothèse, fait l’objet d’un discrédit ironique, provoque un assaut de plume ricanant du tailleur de discours. La contradiction est une impolitesse d’élu de la nation. Le propos divers de rue est identifié au blabla de bistrot, apparenté à des hoquets d’ivrogne. D’ailleurs, les bistrots sont fermés. Raison de plus de la boucler. De ne pas se hâter de libérer la parole.

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