lundi 10 janvier 2011

La jupe de Mazarine

On a l'embarras du choix. Avant d'être "social", le socialiste s'inscrit sur une "liste". Tout se passe comme si chacun des militants ambitionnait d'être candidat à ces lointaines primaires qu'on attend fataliste rue de Solférino, un peu comme Godot. La vieille maison de Jaurès, revisitée par Mitterrand, est secouée de conflits de voisinage à tous les étages.
A Jarnac, les prétendants du fratricide tournoi se sont recueillis autour d'une tombe, puis attablés autour d'une assiette. On a mangé un peu de la dépouille du défunt président. Royal et Aubry se sont installées aux premières loges. Elles ont serré de près la famille: l'une la jupe de Mazarine, l'autre la veste de Gilbert.
Dans un style très hobereau de province, Montebourg a manié l'insolence en se réclamant du grand homme des Charentes. Oubliés des distraits, Lang et Delanoë ont montré le bout de leur nez, ont testé leur popularité. Strauss-Kahn est introuvable. Comme l'était le Tonton des socialistes qui se faisait appeler "Dieu" pour plus de simplicité. Hollande est amaigri car il déploie beaucoup d'énergie, dispense trop de cours d'économie. La caméra ne l'a pas localisé dans la foule des fidèles. Valls veut cogner. Se montre à la télévision plutôt qu'au cimetière. Fabius est bouche cousue. Son intelligence vénéneuse est crainte de tous.
Bref, on sent bien que le premier qui dégaine est mort. L'actuel surplace prélude à l'emballage final. Mais à se serrer d'aussi près, les sprinters socialistes risquent à tout instant la chute collective.

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