mercredi 5 janvier 2011

Va pour Ernest

On écrit pour se rassurer comme un enfant crie dans la nuit noire. On écrit pour apprivoiser sans le moindre succès un monde insensé. On écrit pour se sauver de l'étrangeté des origines.
On écrit donc n'importe quoi, ce qui passe par la tête. On s'abandonne à ses songes. On use du mensonge.
Le brave Poivre scribouille comme tout le monde, scarifie la page blanche de petits signes d'emprunt. Il copie comme un moine, de minuit à l'aube. Il copie les ragots et racontars de son voisin. Il reproduit les gros mensonges du premier littérateur venu, soigne ses pleins et déliés.
Poivre veut signer des autographes et des biographies plutôt que de se saigner à la tâche. Il veut sans doute arrondir ses fins de mois avec de la prose de bibliothèque. Hemingway figurait au rang des commémorés de l'année. Va pour Ernest.

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