mercredi 12 janvier 2011

Roland nauséabond

Du portrait de Roland Dumas paru dans Le Monde ressort l'image d'un voyou de charme installé dans les ors de la République par la grâce d'un président complaisant. Avec aise, il s'ébroue dans les palais ministériels sans autre légitimité que l'amitié du prince. Mais la séduction d'un homme n'autorise pas pour autant qu'il dévoie les plus hautes institutions de la nation.
En effet, son laxisme au conseil constitutionnel et sa complicité au Quai d'Orsay avec des dictatures africaines dévoilent la nature d'une personnalité attachée aux seules lumières de la vanité, assez étrangère au service de son pays. En juin 1981, on lisait dans Le Monde ce jugement sans appel du poète Francis Ponge, alors communiste et bientôt gaulliste, sur François Mitterrand et Gaston Defferre en 1940: "Ces hommes étaient médiocres". On ne peut s'empêcher d'évoquer ce souvenir.
Bref, l'ancien ministre n'est pas embarrassé de scrupules. Sa dernière escapade à Abidjan nous renseigne d'ailleurs sur le peu de crédit qu'il accorde à la démocratie. A l'heure où Stéphane Hessel nous exhorte à une sorte d'indignation obligatoire, je m'étonne que pareilles fautes au sommet de l'Etat soient traitées d'une plume enjouée, avec une compréhension presque amusée.

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