lundi 3 janvier 2011

Mitterrand

Mitterrand est mort depuis quinze ans. Il a laissé sa famille éparpillée. Les héritiers peinent à recoller les morceaux d'un socialisme d'opportunité. Les littéraires se souviennent qu'il affectionnait la phrase concise de Chardonne. Après coup, la droite l'annexa comme l'un des siens, louant son talent manoeuvrier, vantant son entreprise de démolition sans bavures du parti communiste. Crime parfait. Chirac et Sarkozy ont salué, en mille occasions, le subtil politicien.
Mitterrand calqua sa trajectoire solitaire sur De Gaulle. Il jalousait le grand homme. Il régna trois années de plus à l'Elysée. Mission accomplie. Cette victoire de la longévité le contenta. Il mentit sur l'économie, sur Vichy, sur sa maladie. Le souci de sa célébrité lui importa davantage que le respect de la vérité. Avec désinvolture, l'homme créa le ministère du temps libre à l'amorce de la mondialisation. Une certaine France villageoise, celle des chasses de Charasse, appréciait le tonton de province aux vies dissimulées.
Sous Mitterrand, la France s'est ligotée dans des chimères prétendument sociales, bombes à retardement des lendemains qui déchantent. Elle a raté la modernité technologique, freiné l'esprit d'entreprise, déprécié la compétitivité industrielle. Nous étions mûrs pour la gueule de bois.
A part la suppression de la peine capitale, libre et digne mesure de chef d'Etat, François Mitterrand n'a déposé sur le miroir de l'Histoire qu'un égotiste sourire carnassier, le pâle éclat d'un ambitieux d'autrefois.

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