lundi 25 mars 2013

Le bonjour d'Albert

On s'embrouille dans la carte. On sort de l'autoroute, direction Péronne. La fantaisie nous conduit à Albert, Picardie. Bourgade maussade cerclée de grisaille.
Les fossés sont tapissés d'une vieille neige ouvragée. On cogne les portières sur le parking gris souris. La joue des hommes ressent la froide piqûre de la nature. On s'agglomère à l'hôtellerie d'Albert. Au pays du coquelicot, la façade du ferronnier est criblée de scies à métaux.
On boit du champagne citronné. On banquète à la bonne franquette. On jouit des victuailles. On fête François, Emmanuelle et Yves, qui franchissent ensemble le col du demi-siècle. Les trois échappés figurent au palmarès d'une tendre gentillesse.
Yves est un garçon juste de ton. Il danse seul comme le faisait Philippe Clay, à moitié désossé. Les enfants lorgnent les ballons du plafond.
Le frère de François a soigné la pâtisserie. L'orfèvre excelle en vacherin au cassis. Emmanuelle sait qu'il fait beau quand on vit par défaut. Elle offre aux invités sa bouille ronde en soleil.
On parle de rien à ses voisins de destin. Le repas dure une bonne heure par plat. Il est tard sur les toits d'ardoise. On quitte Albert, sa fête éphémère, ses sourires d'anniversaires.

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