dimanche 10 mars 2013

Louis le preux

C'est lui. Louis. Le louis d'or du tournoi. C'est Louis qui s'y colle, qui jamais ne cale. C'est Louis qui plaque, brandit et aplatit. Lui Louis, c'est Picamoles, grande gueule, Picamoles tout seul. Louis Picamoles caracole quand quatorze dégringolent. Il s'est extrait du Quinze comme d'une mêlée peureuse, à la peine, emmêlée dans sa chaîne. Il n'aboie pas, il colmate, il attaque. Il supplée ses trois-quarts par ses trouées d'épopée.
Picamoles leur fait mal. Au Quatorze tricolore et au Quinze d'Irlande. Son grand corps se voûte à l'approche de l'en-but. Sa tête penche sur un buste où loge l'ovale de cuir blotti. Picamoles veille à sa balle comme un père sur un songe de petite fille. Il défend sa princesse de ses fiers biceps.
De un à quinze, au milieu, il y a le huit de Picamoles. Le huit de Dublin est au centre du terrain. Il pleut sur Louis le preux. Il cueille un ballon à la barbe de l'ailier félon. Le beau décathlonien, qui court, saute et lance, sauve la France d'un quatrième fiasco.

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