lundi 2 mars 2015

Constantin de Roumanie

Durant ma vie, la sculpture de Brancusi ne m'a jamais faussé compagnie. Dominique de Roux, à l'âge d'homme, m'introduisit à la sauvage élégance d'artiste, à la géométrie pure d'un tailleur de grand style.
Depuis, je me suis converti à la splendeur de Roumanie. J'observais la main ronde d'un père comme le dos d'une cuiller, une forme lumineuse de Brancusi.
Du temps du cruel despote, je fus émerveillé par la Colonne sans fin qui troue le ciel de Targu Jiu. J'aime l'autorité, l'évidence de colombe, de la poésie de Brancusi. Elle révèle la matière à sa vocation d'éclair, à sa vérité de lumière, à sa verticalité dernière.
Les mots de Brancusi ont la netteté du cristal, une simplicité de maître ouvrier, un parti pris d'orfèvrerie. "Crée comme Dieu, ordonne comme un roi, travaille comme un esclave". "Les choses ne sont pas difficiles à faire, ce qui est difficile c'est de nous mettre en état de les faire". Constantin de Roumanie s'est épanoui à l'écart du grand Rodin de Paris.

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