vendredi 13 mars 2015

Le publicitaire et l'inventeur

Au commencement de l'Evangile de Luc, il y a la stérilité et la virginité de deux femmes, l'une vieille, l'autre jeune, cousines de surcroît.
Jean et et Jésus sont de conception divine. Leurs pères d'adoption, Zacharie et Joseph, endossent une posture de figuration.
Marie, la vierge, est douée de sainteté. Sa salutation à Elisabeth, la stérile, provoque en elle le tressaillement d'une vie. Jean, dit le Baptiste, est le précurseur du Christ. Il fraie un passage. Jésus le Galiléen emprunte le chemin, deuxième de cordée.
Le texte sacré s'affranchit des lois du sang, se libère des nécessités de la biologie. L'adoption est un choix d'amour supérieur.
Jésus, fils adoptif, n'accorde à la famille qu'un statut domestique, un rôle ustensilaire, une fonction véhiculaire, au service du grand dessein divin. Aux pauvres bougres émerveillés, il ordonne pour le suivre de tout abandonner, en premier lieu leur maisonnée. La liberté exige de se dépouiller.
Le texte de Luc souligne le travail de déblai, la tâche de sherpa, l'humilité de Jean. Jean ne débroussaille pas en vain le chemin du Galiléen.
Si j'étais sacrilège, je comparerais le Baptiste à Steve Wozniak, l'ombre de Steve Jobs, malhabile à orienter la gloire sur son visage. Le publicitaire masque l'inventeur.
Au demeurant, les pères jouent durablement les utilités. Seuls les fils, d'essence divine, cassent le primat des mères. La jeunesse commande à la vieillesse. Marie, la vierge, communique une vie à sa cousine chenue, Elisabeth la stérile.

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