jeudi 26 mars 2015

Le chemin d'une chair

Ni jazz, ni rock, ni rap ne bougeront d'un pouce une carcasse d'homme. Un corps ne tournoie qu'intérieurement. La ballerine danse en son silence le plus intime. J'écoute Saint-Saëns, bouche bée, fesses vissées.
La musique est endiablée, possédée du démon de la mobilité. Je préserve un corps de sa qualité de tronc, de sa figure d'extase.
Mon corps ne se meut qu'au plus fort de nous deux. C'est quand il fait des étincelles que le corps zèbre le ciel. Je pratique un transport de haut niveau. Je délie les gestes de ma liturgie. Je sais d'instinct le chemin d'une chair. J'accomplis une pieuse chorégraphie. Je tourbillonne sans qu'on me carillonne. J'ai chassé le bruit. Je jouis de la nuit.
Les mots du moine sont comme l'écho d'un patrimoine: "L'effort finit toujours par sentir mauvais".

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