lundi 9 mars 2015

La grande politique

La grande politique se construit sans l'éloge d'un peuple, au large du Pacifique, sous la dictée d'une ténacité, sous une flambée d'intérêts, dans une diversité d'adversités.
De Gaulle voit l'abîme comme une Chine. Il s'accoude à l'Histoire, rafistole une mémoire, résiste au désespoir.
De Gaulle est une bonne connaissance, une grande musique, un roi sans format, ordinaire dans sa joie. On déboulonne De Gaulle, il rigole, on dégringole.
Le bouquin de François, moine à Ligugé, est un travail de bénédictin, de foi en la splendeur du rien. La pauvreté libère de la propriété. Elle préserve d'une impropriété. "De toutes les industries de l'homme, l'insensible transformation du rêve en ambition est sans doute la plus sale".
La grande politique est une vaste querelle pour le partage du ciel, l'amour mystique de l'essentiel. La présence gaullienne est une résurrection, l'insurrection d'une nation assez moyenne. De Gaulle est intouchable. Noli me tangere. Il est le fugitif dont on garde la soif.
"Dans la société des hommes, l'activisme voisine étrangement avec l'inertie. L'activisme pour l'accessoire avec l'inertie pour l'essentiel. Il semble que celle-ci soit proportionnelle à celle-là".
De Gaulle n'est pas tenable. Il s'éclipse. De Roux, autre roi, dit sa loi: "Il est l'homme qui est là". Il lave les pieds de ses administrés. C'est un roi d'éternité qui se nourrit d'instantanés. "L'instant est un mets de roi, mais ordinaire, car un roi véritable l'est ordinairement".

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