mardi 31 mars 2015

J'en connaissais les regards

La vieille étudiante du bout du banc a jeté sa chevelure de biais, lâché ses yeux de côté, égaré sa joue dans le vide, confié sa nature à l'inquiétude.
J'en connaissais les regards, la gamme de ses éclats. Je mets un nom sur une apparition. Je recueille une lumière comme un pan de revolver, une douceur de la terre, la radieuse ferveur d'une mère.
J'en connaissais les ruades, les brèves incartades de visage. Je lisais dans sa tête. J'entends César Franck, le silence et la tristesse qui mordaient une jeunesse.
Derrière le violon, je vois violet dans ma maison. Dans ses yeux je me noyais à qui mieux mieux. J'en connaissais la volonté, la royauté d'un pardon.

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