lundi 16 mars 2020

Chère Nicole

Votre mail, je le lis par ciel gris, dans une atmosphère de couvre-feu. Ce matin, pour la première fois, je suis sorti avec un masque de canard ;  je rasais les murs plus que les hommes et femmes du macadam.
La petite Constance tourne en rond dans l’appartement de ses parents. Le confinement est un tourment. Mais votre mail, malgré les soucis, les maudites contrariétés de santé qu’il relate, donne une couleur aux nuages, une fraîcheur, une joie peut-être à cette fin d’hiver.
Oui, nous sommes dans l’attente des beaux jours, dans l’attente des noces, inquiets par l’actuelle tournure des choses, mais heureux du bonheur de nos enfants.
La littérature demeure une douce villégiature. J’y séjourne et paresse à l’envi dans l’oubli des tracasseries. J’imagine votre plaisir à la lecture attentionnée des Cahiers de Bosco. Votre ferveur à l’endroit du grand auteur me donne une envie pressante de le découvrir. Dans le même temps, j’ai peur de m’éparpiller. Il me faudrait la révélation, le miracle d’un texte sur mesure, l’émerveillement d’une apparition, le choc d’une nécessité indiscutable. Je guette cet instant.
Je viens de poster la Marquise dont le dancing  est un peu frivole par les temps qui courent. C’est un livre désordonné, sur le modèle des précédents. Sachez qu’il vous est dédié, Nicole, puisque vous figurez parmi les « sept lecteurs » de l’exergue, mes amis de longue date en quelque sorte, qui m’encouragent à écrire.

Ma bonne amitié à tous les deux.


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