Le Feu Follet. Il est mort un 14 mars. A la sainte Mathilde. Mathilde est revenue. Pas
lui.
Il ne s'approprie pas même une prière, le sourire des
viveurs. Maurice Ronet traîne à longueur de temps ses regards mendiants. Il
règne sur le film de Malle en seigneur sans médaille. C'est la dernière escale
d'un clandestin. Ronet se dessaisit de la vie par la fantaisie de l'oubli. Il
marche à côté des rails, parallèle à sa fêlure. Maurice Ronet, d'avant sa
cicatrice sur la joue, taillade ses nuits d'algarade, se hisse au sommet de
l'impasse.
On croise pas mal de
comédiens trop bien pour mourir. Les bitures d'Alain préfigurent la déconfiture
de Pierre. Drieu donne ses yeux bleus à la littérature. Ronet est dans le
secret du dernier roi désenchanté. Mieux qu'un oscar, il mérite un regard. Le
glorieux anonymat troue la mémoire du cinéma. »
« Dancing de la marquise », 5 Sens Editions, à paraître fin mars 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire