La
trouée des forces virales dans notre ligne de défense nationale interroge sur
l’insuffisance de l’armement. L’impréparation guerrière s’est traduite par une
débâcle sanitaire. En deux temps trois mouvements, le virus asiatique s’est propagé sur la
quasi-totalité du territoire. Notre état-major de fringante start-up nation a retranché la
population dans des forteresses de fortune, a terré son peuple dans des
galetas, l’a cloîtré dans des greniers étriqués.
L’offensive
éclair de l’ennemi a révélé l’état d’indigence du pays. Dans nos campements
d’appartement nous parviennent les échos des généraux d’hôpitaux. Pénurie
d’armes, rareté des munitions, manque d’équipements.
D’ores
et déjà, avant d’établir un bilan des défaillances, il importe de réfléchir aux
enseignements fondamentaux qu’il conviendrait de dispenser aux hiérarques de
l’Etat. L’actuelle défaite des élites nous instruit que la rhétorique ne suffit
pas.
Je
suggère d’introduire la logistique au programme des pensionnaires de l’Ena, de
mettre le paquet sur cette discipline stratégique – aujourd’hui maîtrisée avec
virtuosité par les intelligences germaniques -, de l’installer au rang d’épreuve
reine des prochains concours administratifs. L’introuvable logistique doit
supplanter les bavardages emphatiques.
Les
grands esprits de la haute administration fabriquent des bidules d’un genre
assez étranges, des objets étrangers à la matérialité des choses, des faits et
des actes. Les bureaux produisent des mots, rédigent des notes, confectionnent
des textes de service, des discours taillés en cabinet, qu’ils apparentent à la
réalité. Au fameux terrain qu’ils
s’illusionnent saisir avec des signes sur des parchemins, des symboles sur un
cahier d’école. En d’autres mots, l’énarque est devant la logistique comme une
poule devant un couteau
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