jeudi 3 novembre 2011

Boum !

Les mots sont de la dynamite. Les dessins sont des bazookas. Les bombes sont des phrases incendiaires. "Charlie" écrit, dessine l'air du temps. L'hebdomadaire est expert en dérision. Il fait commerce du rire et du sourire.
"Plastiquage à Charlie: pas de mort". La violence a du sens tout autant qu'un texte et son illustration. S'ils froissent certaines sensibilités, les mots du moqueur "Hebdo" ne détruisent pas leurs cibles. Ils les disqualifient un peu. Ils les raillent avec zèle professionnel. C'est un métier.
Les poseurs de bombes s'expriment dans un patois fruste, doté d'un vocabulaire rudimentaire: "Boum !". La violence signifie malgré tout. Elle vise à intimider les esprits, à terroriser la liberté. Les bombes sont de brutaux avertissements, des alertes péremptoires, des injonctions impérieuses à se taire.
Or le droit de blasphémer ou de déconner définit le champ illimité des libertés. A préserver coûte que coûte. Dans le même temps, il convient de regarder la violence droit dans les yeux. Les mots sont des balles perdues qui peuvent s'égarer dans des esprits friables. Les mots sont des drones. Les mots peuvent faire mal. A l'occasion, ils tuent au coin de la rue.

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