mardi 29 novembre 2011

Le Guépard

"Hectic" est le mot qui s'applique aux figures squelettiques des cités mécaniques. Dans les couloirs de transit, les corps se jettent au devant de leur mort. Ils se désaxent, se déboitent, se ruent à l'assaut du château des désirs.
S'arrêtent les branlants, les mendiants, quémandeurs de l'instant. Ces volontés impérieuses sont des coups de vent sculptés, sortis du couteau de Giacometti. Leur vitesse est une ivresse triste.
Du temps de Garibaldi, dans une Sicile aux âmes éclaboussées de majesté paysanne, j'ai reposé mes yeux au spectacle d'un prince. Les corps du "Guépard" sont lents et souples, leur allure indécise. Ils tournoient entre soi, jouissent d'une luisante décadence, exhibent leurs dernières griffes.
J'ai la nostalgie des fauves ensommeillés qui paressent au soleil. J'ai le goût des splendeurs, du secret des demeures.

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