mercredi 30 novembre 2011

Trop dur

La réalité ne se laisse pas faire. Elle ne s'imagine pas. Elle cultive la démesure comme aucune fiction ne saurait. Sa douce folie dépasse le champ des fantaisies. On ouvre le journal comme un missel selon Hegel. On ouvre le journal comme le livre des records. C'est arrivé près de chez nous.
Un garnement viole un jeune enfant: onze et quatre ans. No comment. Un homme se débarrasse d'un petit garçon de trois ans, l'essore dans un lave-linge. La société est bouche bée.
L'or s'arrache à coups de kalachnikov. L'arme de guerre est monnaie courante dans les ruelles de Marseille.
J'éteins le poste. Je me gratte la tête. Ma femme cherche son briquet. Les volutes de fumée ont déserté les bars-tabac. On enquiquine les clopeurs, qui ne font pas peur. Les étudiants boivent comme des trous. Tout le monde s'en fout. Vente libre dans une jeunesse libre.
On détourne la tête. On change de sujet. On se réfugie dans la parole. On s'abrite derrière l'image. On fait des films. On n'ose pas se mesurer à la réalité. Trop dur.

Aucun commentaire: