jeudi 11 octobre 2012

Armstrong

Armstrong n'était pas si "strong" que cela. Il doutait de la force de ses jarrets. La tricherie est une ruse pour déjouer l'arbitraire des loteries. Car nulle justice ne se révèle dans la diversité des natures. Petits et grands sont embringués dans des querelles de hiérarchie, sont livrés à d'inégales empoignades. On ne conquiert l'Everest qu'à la faveur du mensonge ("Un héros", Félicité Herzog, Grasset). Le cycliste Armstrong se dope pour être à la hauteur, être apte à la bagarre d'asphalte.
Le tricheur veut gagner sans frayeur, à coup sûr. Il est en guerre. Il a des ennemis. Il veut vaincre. C'est pourquoi il procède à des trucages. Pour les besoins d'un palmarès, d'une gloire et de gros sous.
On triche à vélo, à l'école, au bureau. On établit une échelle des risques. On compare l'opprobre d'une délinquance à l'horreur d'un échec. La tricherie est fille d'initiative. C'est une décision, un calcul d'intérêt, qui rompt le bon ton des règles de société.

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