jeudi 11 octobre 2012

La proie opéra

L'opéra est une cible à la mode. Gaiement vilipendée. L'obligatoire blockbuster à la française "Intouchables" s'en donnait à coeur joie. Du haut de sa confortable bien-pensance, il raillait l'opéra, ridiculisait la musique de chambre.
Jean Echenoz fait écho à pareil conformisme intellectuel. Son dernier livre accrédite le cliché culturel. On lit dans Le Monde une citation de l'ouvrage: "Peut-être n'est-il d'ailleurs pas bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d'autant moins quand on n'aime pas tellement l'opéra, même si comme lui c'est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c'est assez ennuyeux."
L'auteur de récits brefs s'autorise même d'être répétitif : "longueurs", "à la longue". Tout se passe aujourd'hui comme si au premier son d'opéra il fallait sortir son bazooka. Les opéras de Verdi, Mozart ou Wagner sont des proies faciles. Les quolibets de Jean Echenoz et les pitreries d'Omar Sy témoignent pour leur époque.

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