vendredi 19 octobre 2012

Un sanglot de cirque

Les feuilles collent aux semelles. La nuit bleuit le Grand Palais. Les baraquements d'une foire longent l'allée Marcel Proust. Dans ces halls éphémères, les toiles pétillent comme des lucioles.
Une foule se presse, s'entasse, se glisse dans un tunnel d'alvéoles. On se heurte à des dos, des sacoches ou des regards frontaux.
A droite, l'éclaboussure jaune d'un Lanskoy mouille l'oeil d'une jaillissante lumière. A gauche, les luxueuses "larmes d'un clown" composent d'élégantes douleurs enrubannées de couleurs. L'un vendu, l'autre pas. On s'égare dans les songes.
Un fragment de rouge, une lèvre de braise, l'esquisse d'une frayeur, l'amorce d'un petit jour, l'ébauche d'un sanglot de cirque, trouent les grands aplats noirs. La clarté s'échappe du corps enténébré.

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